Diariata N’Diaye rejoint le Conseil d’administration de La France s’engage

Artiste, militante, slammeuse, entrepreneuse : Diariata N’Diaye est une femme aux nombreux talents et aux multiples casquettes. Depuis le 22 novembre, elle en a coiffé une nouvelle : administratrice de La France s’engage, au titre des personnalités qualifiées !

 

La fondatrice de RESONANTES et de l’application mobile App-Elles (lauréat La France s’engage en 2019) nous parle de cette nouvelle responsabilité et des combats qu’elle a envie de porter au sein du Conseil d’administration.

Comment est né ton engagement pour la cause de l’égalité Femmes-Hommes ?

Tout est parti d’une démarche artistique, un peu naïve. En 2002, j’ai écrit un spectacle sur les violences sexistes et sexuelles destiné surtout à traduire mon vécu. Mais, en jouant le spectacle, je me suis retrouvée à recueillir des tonnes de témoignages de jeunes femmes qui avaient subi ce type de violences. J’ai vraiment mesuré l’ampleur du problème à ce moment-là, en réalisant le nombre de victimes mais surtout en constatant leur désarroi. Ces jeunes femmes ne savaient pas vers qui se tourner ni où trouver des solutions. C’est là qu’a germé mon envie de m’engager.

Tu rejoins alors l’Observatoire des violences faites aux femmes 93, qui est une référence en France sur le sujet de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

J’ai eu la chance d’être formée par des femmes extraordinaires et expertes du sujet, comme Ernestine Ronai, pionnière de la lutte contre les violences en France, et la psychiatre Murielle Salmona, entre autres. J’ai notamment travaillé sur le dispositif « Jeunes contre le sexisme ». C’est cette expérience, sur le terrain, au contact de jeunes victimes, qui m’a permis d’identifier ma source de frustration : je trouvais que les dispositifs n’étaient pas adaptés au jeune public. J’étais convaincue qu’on pouvait être plus efficace pour sensibiliser les 15-24 ans, en créant des outils numériques concrets, accessibles et pensés pour les usages des jeunes. C’est ainsi que sont nées RESONANTES et App-Elles en 2015.

Qu’as-tu pensé quand on t’a demandé de rejoindre le Conseil d’administration de La France s’engage ?

C’est Damien Baldin, le directeur général de la Fondation, qui m’a appelée pour me parler du renouvellement du CA et m’a donné envie de candidater. Quand j’ai été choisie, je me suis sentie très honorée. Quand tu es entrepreneur social, tu connais forcément La France s’engage et son appel à projets. C’est un objectif à atteindre. Mais pour moi, la Fondation, c’est plus que ça : j’ai un attachement particulier. J’éprouve de la fidélité et une profonde reconnaissance pour La France s’engage : c’est la 1ère fondation qui nous a fait confiance en 2019, la première à avoir cru en nous. On a terminé le cycle d’accompagnement cette année et toute l’équipe a conscience qu’App-Elles n’en serait pas à ce stade de développement sans ce coup de pouce incroyable.

Au sein du Conseil d’administration de La France s’engage, tu vas représenter les lauréats. Comment envisages-tu ce rôle de porte-voix ? Quels enjeux souhaites-tu défendre ?

Mon premier sujet, c’est de renforcer le rôle de détection des entrepreneurs. Certains porteurs de projets mettent en place des dispositifs incroyables, particulièrement novateurs. Mais ils n’ont pas forcément les « codes » pour bien remplir un dossier de candidature et bien pitcher à l’oral. Les équipes de La France s’engage font un gros boulot d’accompagnement et de formation des candidats pour les aider dans le processus de candidature. Mais, pour moi, rien ne remplace le terrain : il faut continuer d’aller voir sur place, sur les territoires, rencontrer ceux qui font et les bénéficiaires, pour découvrir des pépites de l’innovation sociale. C’est ce que fait déjà La France s’engage avec le Tour de France chaque année, mais on doit pouvoir faire encore plus.

Mon deuxième sujet, c’est la visibilité du catalogue de la Fondation. Les lauréats de La France s’engage sont les meilleurs dans leur secteur. J’aimerais que les décideurs publics et privés, collectivités, élus, financeurs, aient le réflexe d’aller chercher dans ce catalogue pour trouver des solutions concrètes qui marchent, quand ils ont un problème, quand ils rencontrent un besoin social ou environnemental mal satisfait ou non pourvu.

Enfin, j’aimerais bien sûr qu’il y ait plus de lauréats qui traitent des problématiques femmes-hommes. Les études récentes montrent que c’est une problématique de plus en plus importante pour les Françaises et les Français. La France s’engage doit refléter cette prise de conscience grandissante.

Tes impressions à l’issue de ton premier Conseil d’administration ?

J’ai été impressionnée par le niveau d’investissement et l’implication de tous les membres du CA, quel que soit leur niveau de responsabilité par ailleurs. Ils connaissent parfaitement les dossiers, ils ont préparé les sujets en amont et ils défendent leurs visions. C’est tout sauf une chambre d’enregistrement. On peut vraiment avoir des débats de fond. Ce qui n’empêche pas d’être hyper efficaces et de trancher vite !

La France s’engage va célébrer ses 10 ans d’existence en 2024. Tu as un vœu pour les 10 prochaines années ?

Celui que j’évoquais tout à l’heure : je veux que La France s’engage devienne la plateforme de ressources de référence des décideurs qui ont un problème car, nous nous avons probablement la solution ! L’anniversaire des 10 ans sera l’occasion d’afficher ce message et de rappeler que toutes les grandes innovations sociales de ces dernières années en France sont passées par la “pépinière” La France s’engage.