Le bénévolat en France en 2017 : état des lieux et tendances

Le bénévolat progresse-t-il en France ? Où se pratique-t-il et dans quels domaines particulièrement ? Quels temps y consacre-t-on ? Réponses grâce principaux résultats de l’étude « Bénévolat et bénévoles en France en 2017 », dirigée par Lionel Prouteau, à partir d’une enquête du Centre de recherche sur les associations – CSA, réalisée avec l’appui de la Fonda.

L’engagement bénévole* n’est pas seulement une ressource productive pour les organismes qui y ont recours, il participe également à la vitalité de la société civile et contribue à tisser les fils d’une sociabilité du quotidien dont les effets sont bénéfiques, y compris pour les bénévoles eux-mêmes. Le bénévolat mérite donc d’être pleinement reconnu et encouragé. Cependant, cela suppose d’en connaître la situation présente et les grandes tendances.

Y a-t-il en France un essor du bénévolat ou faut-il au contraire parler d’une crise ? Quels sont les domaines d’activité qui ont les faveurs des bénévoles ? Ce type d’engagement se diffuse-t-il dans toutes les couches de la société ? Les jeunes et les seniors sont-ils enclins au bénévolat ? Quelles durées les bénévoles consacrent-ils à leur engagement ? Des changements dans les modalités de l’engagement sont régulièrement évoqués par des acteurs associatifs et par certains chercheurs : le bénévolat deviendrait de plus en plus ponctuel, lié à des objectifs précis et moins inscrit dans la continuité d’une adhésion durable au projet associatif. Quelles sont les parts respectives des participations occasionnelles et des engagements réguliers ?

Si l’on fait fi des durées consacrées aux services rendus sans rémunération dans une organisation, c’est-à-dire si l’on tient pour bénévole aussi bien la personne qui donne une heure dans l’année que celle qui en donne 100, le taux de participation bénévole global (c’est-à-dire tous domaines d’activité confondus) estimé à partir de l’enquête est de 43 %. Un tel taux représenterait un peu moins de 22 millions de bénévoles de 18 ans et plus. Il s’agit là d’une estimation supérieure à celles d’enquêtes antérieures. Un peu plus d’un tiers (34,6 %) des personnes interrogées déclarent pratiquer le bénévolat en tant que membres de leurs associations et plus de 15 % le font au titre de l’autre bénévolat (soit en associations mais sans être adhérents soit dans des organismes non associatifs). Près d’un bénévole sur six cumule ces deux modalités de participation. Plus de 90 % des bénévoles exercent leurs activités dans une association, qu’ils en soient membres ou non, et près d’un sur dix le fait dans un organisme non associatif, certains d’entre eux pratiquant dans les deux cadres. 67 % des bénévoles ne déclarent qu’une participation, 21 % en déclarent deux et 12 % trois ou davantage.

Par domaine d’activité bénévole, le taux de participation le plus élevé est observé dans celui de la défense de droits, de causes et d’intérêts. Il précède celui de l’action sociale et caritative puis, par ordre décroissant, les loisirs, le sport et la culture(graphique 1). L’éducation et la formation, la santé et a fortiori le développement économique local connaissent les taux de participation les plus faibles.

*Dans cette recherche, est défini le bénévole « celui qui s’engage librement pour mener à bien une action en direction d’autrui, action non salariée, non soumise à l’obligation de la loi, en dehors de son temps professionnel et familial ».